Un « speed dating » pour les étalons

Une présentation de dix-huit étalons a eu lieu hier au haras national de Pfaffenhoffen. Le but : séduire en dix minutes les propriétaires de juments, en vue de saillies à réaliser au printemps.

 Coups de sabots et hennissements, Cinotauros sème la tempête dans son box. « Cet étalon, c'est une machine de compétition, une GTI  ! » commente son propriétaire, Gaby Schwartz, de l'élevage du Ried, près de Sélestat. Pour un « poney français de selle » comme lui, « il ne faut pas un jockey mais un pilote ». Sa descendance aura toutes les chances d'hériter de l'impétuosité de papa.

 Hier, dix-huit chevaux « entiers » - c'est-à-dire non-castrés - ont défilé au haras national du Val de Moder, dirigé par le Syndicat du cheval d'élevage et de loisir de Pfaffenhoffen (*). Chaque propriétaire a eu droit à deux passages de cinq minutes - monté, à la main ou en saut d'obstacles - pour faire valoir les charmes de sa monture. Une sorte de « speed-dating » pour les chevaux.

La période de reproduction s'étend de mars à juillet

 Depuis la création du haras, en 2005, ce rendez-vous annuel « permet aux propriétaires de juments de découvrir des étalons venus de tout le Grand Est et de choisir, éventuellement, le père de leur futur poulain » , rappelle Harmonie Marcheron, la responsable du site.

 La fin de l'hiver est le bon moment pour y penser, « juste avant la période de reproduction qui s'étend de mi-mars à mi-juillet ». Les trois quarts des saillies se dérouleront « monte en main », c'est-à-dire en laissant faire la nature. Les autres par insémination artificielle. Les petits verront le jour après onze mois de gestation.

 Dans leur tempérament, il y aura  « une petite part de hasard » mais « la loi de la génétique fait qu'en croisant des chevaux avec des caractéristiques semblables, on a de bonnes chances que le poulain leur ressemble », assure Harmonie Marcheron.

 La semence équine, réfrigérée ou congelée, se vend aussi sur Internet. Mais « on ne choisit pas un reproducteur sur catalogue pour la couleur de sa robe. Il faut voir le cheval se déplacer, se comporter », recommande Laure Labrousse, venue d'Auenheim, près de Bischwiller. Il ne faut pas se fier aux apparences, Elchaklan, son pur-sang arabe, champion d'endurance, n'est « ni chaud, ni neveux ». Au contraire, « c'est un vrai doudou, gentil et joueur » .

 Le tarif des saillies proposées hier s'étalait de 150 euros pour un cheval de trait, à 500 euros pour un cheval de loisirs et jusqu'à 1 000 euros pour un sportif. Le prix d'une graine de champion.

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