Jean-Pascal JOBST - Président du Comité Régional d'Équitation d'Alsace

Le point avec le président du Comité Régional d'Alsace

Pour « une équitation de qualité »

 Jean-Pascal Jobst est depuis plus de dix ans à la tête du Comité régional d'équitation d'Alsace (CREA), qui a dépassé cette année la barre des 17 000 licenciés. L'occasion pour le président de dresser un bilan et d'évoquer ses projets pour l'avenir.

 Jean-Pascal Jobst, 57 ans, a entamé l'an passé son troisième mandat à la tête de l'équitation régionale. Lui qui répète à qui veut l'entendre qu'il « espère bien que ce sera le dernier (ndlr : son mandat expire en 2012) » peut toutefois se targuer d'une belle réussite.
 Car le CREA, avec 17 500 licenciés en cette saison 2009, ne s'est jamais aussi bien porté. L'équitation poursuit sa progression, consolidant toujours plus sa présence dans le « top 5 » des sports les plus pratiqués dans la région. Et son dynamique président a encore des idées pour les saisons à venir. Entretien.
- Le CREA a battu cette année son record. Vous aviez prévu de dépasser la barre des 17 000 licenciés et c'est fait, puisque vous en comptez actuellement 17 500...
- Les prévisions se situaient autour des 17 000 et nous avons fait beaucoup mieux. Depuis une dizaine d'années, nous sommes en constante augmentation. En 1992, nous ne comptions que 12 000 licenciés, ce qui nous fait entre 5 et 6% d'augmentation en moyenne chaque année.
 Et la grosse satisfaction, c'est l'engouement pour l'équitation chez les jeunes. Il ne faut pas oublier que 80% de nos licenciés ont moins de 18 ans. Etre à la 4e place au nombre de licenciés dans la région, tous sports confondus, c'est une vraie réussite.
- Comment expliquez-vous ce succès, parce que l'équitation est tout de même un sport relativement onéreux...
- Je pense qu'avant tout, les clubs et enseignants font bien leur boulot, même si c'est vrai que tout le monde ne peut pas se payer ne serait ce qu'une heure à poney. Et je ne parle pas de la compétition, où les frais sont bien plus élevés.


 «L'équitation est riche d'une dizaine de disciplines »

 Mais je pense que le développement de l'équitation est rendu possible par la multiplicité des disciplines : entre le saut d'obstacles, l'attelage, la voltige, le horse-ball... ce sont plus d'une dizaine de disciplines que l'on peut pratiquer.
 Et il ne faut surtout pas oublier la « poussée verte ». L'équitation en extérieur et le tourisme équestre sont très importants dans la région. A ce sujet, il faut rappeler que 70% des licenciés sont des femmes et pour elles, l'important est plus l'animal que la compétition. D'ailleurs, seuls 20% des licenciés font de la compétition.
- Coté compétition justement, comment se portent les cavaliers alsaciens ?
- Cette année, nous avons eu 29 000 engagements dans les concours organisés dans la région. C'est une stagnation, notamment en CSO, la discipline phare. Mais les clubs font des efforts pour organiser des concours de qualité : il y a le concours de saut d'obstacles international (à Geispolsheim, du jeudi 24 au dimanche 27 septembre), qui va essayer de passer à « deux étoiles », le concours international d'attelage organisé à Neewiller-près-Lauterbourg, le Dressage international handicapés à Mulhouse...


 « Ce sont les sponsors qui manquent »

 Mon regret concerne le concours complet international de Wissembourg, qui n'a pas pu être organisé en raison de problèmes financiers. J'espère qu'il redémarrera l'an prochain. Après, ce serait bien de pérenniser un événement international, mais actuellement, ce sont les sponsors qui manquent.
- Quel est le niveau des compétiteurs alsaciens ?
- En voltige comme en attelage, ils ont cartonné, avec des titres nationaux. En horse-ball aussi, on a eu des titres chez les jeunes. Et lors des championnats de France à Lamotte-Beuvron, on a obtenu 15 podiums (lire palmaères ci-contre).
 Sans oublier les espoirs alsaciens en CSO, comme Lisa Kircher ou Jacques Helmlinger, qui disputent désormais les grandes compétitions à l'étranger...
- Après plus de dix ans passés à la tête du CREA, quels projets vous tiennent encore à coeur ?
- Je souhaite mettre l'accent sur la formation. Aider les clubs, organiser régulièrement des stages pour que les formateurs soient eux-mêmes mieux formés. Et pourquoi pas, à terme, mettre en place un label régional pour le CSO, le Dressage... Nous y travaillons, car les clubs sont satisfaits par la masse, mais le but maintenant, c'est d'avoir une équitation de qualité.
 Actuellement, on fait un état des lieux grâce à des questionnaires distribués aux clubs. On a obtenu beaucoup de réponses et on attend d'avoir tout dépouillé pour dresser un premier bilan.
- Cela ne doit pas être évident de trouver un consensus entre les différentes disciplines équestres, que ce soit le CSO, l'équitation handicapés, le tourisme équestre...
- Ce n'est pas simple, car chacun a ses susceptibilités. Mais ma force, justement, c'est que je ne suis d'aucune chapelle et ça me permet de rester neutre.
 Actuellement, tous les présidents de commission travaillent très bien, mais chacun a tendance à rester dans sa discipline. Ce sont aussi les limites du bénévolat, tout le monde gère surtout le quotidien.


 « Trop peu de gens viennent me voir avec leur projet »

 Mon souhait est donc de faire mieux connaître le CREA aux cavaliers, ça pourrait permettre d'agrandir la « famille », avec des personnes qui auraient des idées plus transversales.
 La porte de mon bureau n'est pas fermée, au contraire, j'aimerai bien qu'il y ait l'apport de nouvelles idées, pour ne pas rester dans le train-train. Trop peu de gens viennent me voir avec leur projet.
- Après dix ans à la tête du CREA, avez-vous des regrets ?
- Bien sûr. Je regrette notamment de ne pas avoir eu les moyens de créer un parc équestre destiné à la compétition, à la formation. Un site où il pourrait y avoir plusieurs compétitions en même temps.
 Et puis j'aurais voulu regrouper toute la filière cheval (CREA, tourisme, éleveurs...) au même endroit. Créer un vrai pôle administratif, mais pour l'instant nous n'avons pas les moyens.
- Pensez-vous que les bons résultats français en CSO, lors de la coupe des Nations ou aux championnats d'Europe (ndlr : avec notamment le titre de Kevin Staut en CSO) peuvent aider l'équitation à se développer encore plus ?
- Je ne suis pas sûr. L'équitation, c'est à 80% du loisir sportif.
 Je pense que pour notre discipline, une pub quelconque à la télévision avec un poney, par exemple, aura toujours beaucoup plus d'impact...

Journée du cheval le 20 septembre

 Plus de 1 200 clubs équestres ouvriront leurs portes au public le dimanche 20 septembre à l'occasion de la 20e Journée du Cheval.
 La journée est placée cette année sous le thème « cheval et environnement », la Fédération française d'équitation (FFE) souhaitant inciter les cavaliers à économiser l'énergie, à préserver les ressources naturelles et à respecter plantes et animaux.
 En Alsace, quinze clubs - onze dans le Bas-Rhin et quatre dans le Haut-Rhin - organisent des portes ouvertes. Le programme particulier est accessible sur le site de la « Journée du Cheval » via la page d'accueil www.ffe.com.

Barbara Schuster

Dernières Nouvelles d'Alsace - Édition du Mercredi 09 Septembre 2009
L'attelage requiert de la rapidité, de l'endurance et de l'élégance. (Photo DNA)
Avant de quitter la présidence du CREA en 2012, Jean-Pascal Jobst souhaite mettre l'accent sur la « formation », pour développer une « équitation de qualité ». (Photo DNA - Cédric Joubert)





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