Meneurs et montures font bon ménage

 Pas de grasse matinée dominicale, hier, à Seebach. A 10 h, un curieux spectacle se prépare dans les champs autour de la salle des fêtes. Le marathon a commencé. Il fait partie, au même titre que le dressage et la maniabilité, des trois épreuves de ce concours d'attelage.

 Parmi les obstacles, le passage à gué, très spectaculaire. Une cinquantaine de personnes se pressent contre les barrières de sécurité et retiennent leur souffle. « Dans la flaque, dans la flaque ! », scande une fillette, rapidement rappelée à l'ordre par sa maman, qui lui explique que le but n'est pas de tomber à l'eau.
 Si le concours est régional, il est aussi qualificatif pour le championnat de France, qui a lieu dans quinze jours, à Lignières. « Les 27 participants concourent dans différentes catégories, de l'attelage à un cheval à l'attelage à quatre poneys », précise Charles Rott, qui tient les rênes de la société hippique rurale de Seebach. Les meneurs viennent de tout le Grand Est.
 Mais ils ne sont pas les seuls à venir de loin : certains spectateurs ont parcouru des kilomètres, comme Adeline, 58 ans, venue de Blaesheim pour encourager son mari, meneur. Passionnée par ce sport, elle déplore qu'il soit si peu médiatisé : « Il n'y a aucune retransmission à la télévision, le public ignore souvent de quoi il s'agit ».

 Un peu plus loin, Sonia est entourée d'une ribambelle d'enfants, impressionnés de voir les chevaux de si près. Ce qu'elle apprécie surtout, c'est la relation entre l'homme et l'animal : « Le meneur est très respectueux envers le cheval. C'est beaucoup moins violent qu'une course hippique. » A ses côtés, Yvette est perplexe face à l'évolution du sport : « Avant, c'était plus convivial, on venait pour s'amuser. Maintenant, les concurrents viennent surtout pour gagner ».
 Et en effet, l'aspect « compétition » est bien présent. Dans le bureau de calcul, on ne plaisante pas avec les chiffres. Les juges, partout sur le terrain, relèvent les erreurs et distribuent les pénalités. Jean-François Trangosi, président du jury, est garant vis-à-vis de la fédération française d'équitation du respect du règlement. Il veille aussi à ce que les chevaux aient bien récupéré des épreuves du matin avant d'attaquer celles de l'après-midi.
 Comme le dit le proverbe, « qui veut aller loin ménage sa monture ». Celles-ci ne seront pas ménagées longtemps. Quelques heures pour souffler, et déjà l'épreuve de maniabilité se prépare...

Fanny Holveck.